Editorial 2004

Dans le fracas des images de la planète que diffusent nos petites fenêtres télévisuelles, nous n'avons que rarement retrouvé celles d'un monde que nous aimons. De la terre que nous nous plaisons à parcourir, nous connaissons d'autres visions, et bien des rêves sous-tendent chacun de nos départs.
Un premier festival sur le thème du voyage et de l’aventure, avec 10 heures de projections et d'échanges en présence des réalisateurs, c'était d'abord pour nous l'occasion de retrouver, et de faire partager cette émotion première qui nous pousse à explorer sans cesse les confins de nos territoires et de nos cultures.
Pourtant, si nous avons commencé par aimer le monde pour l'immensité de ses paysages, l'implacable beauté de ses déserts ou de ses glaciers, c'est par la rencontre de ces frères humains, si lointains et pourtant si proches, qu’ils soient Kogis, Himbas, ou Miaos, que nous avons pu en mesurer la profondeur, mais aussi la fragilité. Ne pouvant concevoir d'utiliser pour notre plaisir, leur image, leurs sourires et leur apparente légèreté, alors que nous connaissions souvent leurs difficultés et leur dénuement, c'est à eux que nous avons décidé de renvoyer les produits de ce festival, à travers diverses associations humanitaires.

Patricia ONDINA-ABRIAL