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Edito:
Pour certains d’entre nous, un départ ne peut se concevoir sans l'achat d'un petit carnet qui n'a l'air de rien, petit cahier aux pages blanches ou quadrillées, au dos collé ou à spirales. Il doit être léger pour nous accompagner partout dans nos périples, et nous laisser malmener ses pages sans trop nous en tenir rigueur.
Pour ma part, je sais que le voyage commence véritablement le jour où je rentre à la maison avec ma précieuse acquisition en poche, comme une boîte de Pandore pleine de promesses. Reste à y apposer un titre prometteur d'une écriture appliquée, tout en pensant en souriant que ce sera bien la seule de tout le voyage.
Un peu plus tard, la belle organisation du départ se gâte un peu. Le petit carnet devient espace de toutes les libertés. On peut y griffonner quelques fugaces pensées, d'une écriture raturée dans les cahots d'un véhicule, écrire dans la langue qui nous vient, s'autoriser à en sauter des pages, ajouter des croquis, y emprisonner de jolies petites fleurs, des plumes de flamants roses ou quelques grains de sable. Le carnet de voyage n’obéit à aucune règle, mais s’il a une seule exigence, c’est d’être nourri un peu tous les jours. Car le carnet de voyage est un gourmand, friand d'anecdotes, dévoreur de temps.
Les carnets que nous livrent les aventuriers du festival Partances 2010 sont souvent magnifiquement illustrés de croquis ou d’images lointaines. Reno n’a pas son pareil pour croquer l’instant présent, Adrien note au quotidien les péripéties du voyage, Patricia, Damien ou Delphine en font de même, Serge recueille la parole des oubliés de l’histoire, tandis que Maud a choisi d’envoyer ses messages porteurs d’embruns, de rêves et d’espoir aux petits écoliers d’une classe de banlieue…
Alors, où que vous partiez, n’oubliez jamais d’emporter un insigifiant petit carnet, car un jour, bien plus tard, quand vous le relirez, il saura toujours tenir ses promesses.
Patricia ONDINA-ABRIAL
Organisatrice du Festival Partances
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