C’est alors que, surgi d’on ne sait où, mais probablement du bas de la colline, un magnifique athlète éthiopien aux foulées impressionnantes, nous dépasse et franchit le col d’Entoto sans une ombre de fatigue sur le visage. Rencontré quelques instants plus tôt, il ne lui aurait fallu que quelques secondes pour dépasser notre véhicule dans son piteux effort d’ascension. Nous apprendrons que nous sommes ici sur la piste d’entraînement favorite des grands sportifs éthiopiens, connus ou ignorés, anonymes souvent, comme ceux, nombreux, qui ont croisé notre route sur les pistes du sud, courant pieds nus dans la savane durant des kilomètres pour simplement se déplacer, faisant fi de distances que nous ne savions aborder qu’avec un véhicule.
Deux jours plus tard, de retour en France, d’autres athlètes éthiopiens devaient nous offrir le splendide spectacle d’une victoire aux trois premières places du 10.000m du championnat du monde d’athlétisme...
Notre taxi, quant à lui, réservé pourtant pour l’après midi, ne réapparut pas.
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